Walid Ben Selim
Biographie
Formation complète:
Walid Ben Selim : voix
Marie-Marguerite Cano : voix, harpe
Alain Diaz : guitare
Maelle Rouifed : violoncelle
Duo
Walid Ben Selim : voix
Marie-Marguerite Cano : voix, harpe
Explorer les vastes horizons de la poésie soufie
Ainsi l’être humain est une auberge. Chaque matin, un nouvel arrivant. Il y a une voix qui n’utilise pas les mots.?
« Je suis devenu Celui que j’aime, et Celui que j'aime est devenu moi ! Nous sommes deux esprits, infondus en un (seul) corps ! » Hallaj
Une Création Le +Silo+
Pour Walid Ben Selim qui, depuis plusieurs années, réinvente dans ses créations, avec justesse et discernement, la poésie soufie : « La réalité ne peut être décrite, car elle n’existe pas, ou alors à travers l’expression d’une vibration ancienne et qui est à l’origine de toute chose car l’univers vibre depuis le commencement.?Nous pouvons penser à cette vibration en terme imaginaire, comme à un son extrêmement subtil : une sorte de « son vierge », premier, mantrique. Pour l’expérimenter, il nous faudra l’aide de deux arts : la Poésie et la Musique.
Cristalliser les mots, pour se rapprocher de la réalité du monde, dire toute la complexité de la vie en sublimant le langage, au plus profond de son essence, c’est le rôle de la poésie.
Et quand nous mettons en musique le poème, chaque note jouée et chaque mot prononcé, contribue à expérimenter la Vibration”.
En créant un pont entre les cultures et les époques qui ont approché à travers la musique cette vibration originelle et la sublime expression de la vie à travers la poésie, « Nascentia » sera l’occasion de vivre cette expérience.
Ceux sont des encres enchantées qui ont noirci des feuilles millénaires, des mots, des vers et des paroles de sages, Ibn Arabi, Rumi, Ibn Fared, Kabir … Aujourd’hui la poésie « soufie » se chante encore en Occident et rejoint la sérénité du bouddhisme pour nous relier à nos sources et à nos ancètres.
L’approche musicale de cette création, subtile et profonde, nous rappelle que la musique est, pour nous, le plus beau choc des cultures, la plus belle des langues. Elle transcende la beauté intérieure et l’unité de tous les êtres n’ayant que pour objectif d’« enchanter ».
« La harpe pour moi, compositeur marocain, représentait un instrument de la « musique du monde », non seulement parce que je viens d’ailleurs mais aussi parce qu’elle est nichée dans l’inconscient collectif, y compris occidental, comme un instrument inaccessible, donc un instrument d’ailleurs. C’est là le questionnement actuel autour de la musique du monde et ses nouvelles créations.
J’ai voulu aller plus loin dans la recherche poétique et musicale, en explorant la poésie soufie et son caractère vuniversel.
J’ai rencontré Marie-Marguerite et dès que je lui ai présenté le projet, les choix poétiques et ma volonté d’ancrer la création dans l’acoustique, il semblait manifeste pour elle que le projet devrait s’inscrire dans un espace de spiritualité musicale, une forme d’échange entre langue parlée (l’arabe) et langue inaccessible et symbolique (la harpe et la partition) pour donner un résultat qui transcende les barrières linguistiques ou socio-culturelles. Deux mois et quelques répétitions plus tard, lors de la nuit de la poésie à l’Institut du Monde Arabe, la magie a opéré. Cela me conforta dans mon choix !
Puis, lors de concerts que nous avons donnés dans l’arrière-pays, dans des églises, des lieux « reculés » ou « atypiques », ce qui m’a le plus marqué n’était pas les lieux, mais plutôt le public. Dans ces « déserts culturels », il y a une multitude de gens ouverts sur l’extérieur, friands de nouveautés et qui se rassemblent à l’occasion d’événements et de concerts pour s’ouvrir sur le monde, alors même que leur choix de résider loin des axes serait plutôt perçu comme une fermeture, un repli sur soi.
Le courant soufi des débuts s’inscrit entièrement dans cette démarche, la transcendance, la relation entre le visible et l’inaccessible, l’ouverture sur l’autre et la recherche en soi, sans attendre de réponse.
La poésie soufie a une relation particulière avec la musique, elle évoque les sphères célestes, représente la vibration créatrice initiale par des mots qui résonnent musicalement en transe, « la joie triomphale qui anime le cosmos ».
Quant au choix des textes, je veux présenter une poésie qui est inaccessible ou peu présentée au public aujourd’hui, une autre vision universaliste de la philosophie en langue arabe, car le rôle d’un artiste est avant tout de donner à croire, à espérer, enchanter en somme. L’Amour comme moteur, l’amour du partage et de la transmission, pour faire de ce projet une première étape vers une aventure plus grande, qui rassemblera plusieurs personnes autour de la poésie et de la note musicale, peu importe le territoire, peu importe l’ins-trument, peu importe la langue et peu importe la signification qu’on donne à la «musique du monde», du moment qu’il y a monde dedans. »
Walid Ben Selim