Szászcsávás

Biographie

Szászcsávás
Musique et danse tsigane de Csavas
Roumanie
En tournée
8 artistes sur scène

"Nous sommes les Tsiganes des Hongrois"...
...entend-on dire, en langue roumaine, à Ceuas, petit village de Transylvanie centrale. Une expression qui révèle l’âme multiethnique de cette région européenne – où plusieurs communautés cohabitent depuis des siècles – mais aussi ce vieux sentiment d’asservissement que ressentent les Tsiganes face à leurs voisins. Esclaves en Roumanie jusqu’à la moitié du XIXe siècle, encore méprisés et victimes de ségrégation raciale, ils sont pourtant toujours adorés et recherchés en tant que professionnels de la musique. Voici donc un schéma qui reste inchangé depuis le Moyen Âge : la danseuse qui aime se montrer en « vrai tsigane » sur scène se dit pourtant « moitié hongroise et moitié roumaine » lorsqu’elle travaille comme ouvrière agricole en Slovénie, par peur des représailles.

« Nous jouons avec plus de virtuosité et plus de douceur »...
La situation des musiciens est différente. Être « tsigane hongrois de Roumanie » devient un avantage plutôt qu’une condition malheureuse de « minorité ». Professionnels depuis plusieurs générations, ils connaissent un vaste répertoire afin de satisfaire les goûts des communautés hongroises, roumaines et tsiganes de la région. Ainsi, lors des fêtes de village, ils alternent habilement des suites de danses pour les Hongrois (csárdás verbunkos, félholahos, szöko), de danses roumaines aux rythmes asymétriques (de-a-lungu et învertita?), ou encore de danses rapides de cingherit, privilégiées par les Tsiganes.

Dans la région du Tîrnava Mica?, l’expression « musique tsigane » désigne un style d’interprétation plutôt qu’un répertoire spécifique. Les cigány csárdás (« csárdás tsiganes ») sont jouées et dansées dans un style virtuose, âpre, riche en ornements et variations qui contraste avec la simplicité et l’élégance des danses hongroises. Inversement, les airs lents, en rythme non mesuré ou légèrement asymétrique dit « à écouter » (de ascultare) ou « de table » (de masa), sont interprétés avec plus de « douceur » (guglybó, en romanès). C’est l’oscillation entre ces deux pôles expressifs – chansons douces et danses virtuoses – qui caractérise la musique du Szászcsávás Band.

Histoire de deux familles amies-ennemies selon les saisons, le groupe est mené par Jámbor István « Dumnezeu » – le « Dieu » – (premier violon) et son beau-frère Mezei Ferenc « Csángáló » (contra?/ kontra, alto d’accompagnement à trois cordes). Ils ont appris le métier en suivant leurs parents aux noces de la région, et jouent ensemble depuis maintenant quarante ans. La richesse de leur répertoire et la finesse de leur jeu n’ont pas d’égales en Transylvanie. La contrebasse à trois cordes, jouée à l’archet, complète l’ensemble instrumental « classique » de Transylvanie (Mezei Alexandru « Sonico »).A Ceuas, deux violons (Mezei Levente « Leves » et Csányi Sándor « Cilika ») et un deuxième contra? (Jámbor Ferenc « Tocsila ») ont intégré la formation afin d’obtenir des sonorités plus puissantes. Filippo Bonini Baraldi (Ethnomusicologue)

Promotion Artiste

Demo Video